Education des filles, un changement d’état d’esprit

Promouvoir l’éducation des filles et les changements culturels grâce à un programme de renforcement des capacités

Améliorer la qualité de l’éducation dans les écoles que Nai Qala a construit.
Dans l’ensemble, la qualité de l’éducation en Afghanistan, en particulier dans les zones rurales, est très basse. Pour remédier à cela, l’Association Nai Qala non seulement construit des bâtiments scolaires dans ces régions isolées, mais propose aussi plusieurs classes de tutorat en sciences, et des cours de préparation au test national d’entrée à l’université. Sans ces cours, beaucoup de filles n’auraient pas pu se présenter à l’examen, les parents n’ayant pas les moyens et la motivation de les envoyer en ville pour suivre des cours particuliers.

Le rôle des enseignants de Nai Qala dans le renforcement des capacités représente beaucoup plus que le transfert de connaissances scientifiques.
Inspirée par son expérience avec les systèmes scolaires occidentaux qui favorisent une communication régulière entre les enseignants et les parents, la présidente de Nai Qala a motivé les enseignants-formateurs à établir une telle culture de dialogue. Les formateurs rencontrent les parents, souvent à la maison, pour les encourager à apporter leur soutien aux enfants. Dans les régions rurales reculées, de nombreux parents sont analphabètes et ne peuvent pas aider les enfants à faire leurs devoirs, mais ils peuvent par contre les aider en leur donnant de l’espace et en leur faisant confiance.

Les formateurs sont très conscients de l’importance du rôle des parents dans l’éducation des enfants et se sont rendu compte que ce soutien manquait à l’école. Les enseignants-formateurs de Nai Qala vont même rendre visite aux parents des élèves qui ne participent pas pendant les cours; ils marchent parfois pendant quelques heures pour trouver une maison presque isolée, dans les montagnes, avec un petit bout de terrain et quelques têtes de bétail. Quand les parents voient le professeur, ils ont d’abord un peu peur, se demandant ce qu’il attend d’eux et pourquoi il vient chez eux. Cependant, lorsque les enseignants se présentent et expliquent que cela fait partie de leur rôle de rencontrer les parents, non seulement parce que leur enfant vient en classe de renforcement des capacités, mais aussi pour féliciter les parents de les envoyer au cours. Beaucoup de parents ne peuvent croire ce qu’ils entendent et deviennent émotifs. Étonnamment, les enseignants voient très souvent une attitude différente chez leurs élèves dans les jours qui suivent la visite. Cette fille ou ce garçon vient plus tôt à l’école et interagit plus, étant maintenant conscient que ses professeurs lui donnent de l’importance.

Les enseignants prennent des initiatives pour stimuler la participation des filles en classe.
Les enseignants discutent entre eux de la participation et de l’implication des élèves dans la classe. Ils ont, par exemple, décidé de répartir dans des classes séparées deux sœurs qui étaient trop passives pendant les cours et ont encouragé leurs camarades à soutenir les sœurs. Les filles ont pleuré et ont beaucoup souffert de la séparation pendant quelques jours, mais sont ensuite devenues par la suite les élèves les plus brillantes de l’école.

Un changement d’état d’esprit des enseignants sur l’éducation des filles.
Les enseignants-formateurs de Nai Qala viennent eux-mêmes de régions rurales reculées du centre de l’Afghanistan, et sont originaires de communautés pauvres et traditionnelles. « Quand j’étais à l’école, j’ai étudié dans une classe mixte, avec des filles. J’ai toujours gardé une idée en tête: pourquoi les filles devraient-elles venir à l’école? Elles ne sont pas faites pour l’école, à quoi cela leur sert-il?  » se souvient Jawad, un enseignant-formateur de Nai Qala âgé de 26 ans. La description des tâches des enseignants-formateurs met un accent particulier sur l’éducation des filles. Les enseignants ont non seulement reçu une formation sur les droits de l’homme et des femmes, mais ils ont également été formés par le personnel de Nai Qala sur la façon d’encourager les filles et leurs parents. Jawad a raconté qu’une fois qu’il a vu une fille répondre à un problème mathématique très complexe devant la classe, sa perception des filles a été changée pour toujours: « Elle a commencé à écrire et à résoudre le problème avec compétence. Dans cette minute, je suis allé au fond de ma pensée et me suis interrogé: pourquoi étais-je si négatif au sujet des filles? Est-ce la société qui m’a influencé? Beaucoup de questions me sont venues à l’esprit et cette nuit-là, je n’ai pas bien dormi … Après cette journée, je suis devenu très déterminé d’aider les filles. C’est maintenant la troisième année que j’enseigne aux filles et les aide pour les matières scientifiques, avec mes collègues. Jusqu’à présent, j’ai aidé environ 1000 filles âgées de 12 à 18 ans. Je n’aurais jamais imaginé que je serais capable de faire mon travail avec une telle motivation. Il n’est jamais trop tard pour se rendre compte que les filles ont les mêmes talents et méritent les mêmes droits que les garçons. Je suis reconnaissant à Nai Qala de m’avoir aidé à réaliser ce point important « .

Avec le soutien de Nai Qala, des centaines de filles sont en route pour l’université. Dans l’une des régions rurales les moins développées de l’Afghanistan, cela représente un changement extraordinaire et apporte de l’espoir. Le programme de renforcement des capacités est une formidable plateforme qui permet d’apporter des changements culturels graduels dans les régions reculées et de promouvoir l’éducation des filles.

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