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La commission des achats

Quand les brosses à dents sont prévues pour des mâchoires d’éléphants

Voilà déjà 5 ans que nous mettons en place un programme d’éducation pré-primaire auquel nous avons ajouté, depuis l’année dernière, ajouté un programme de classes communautaires complétant notre portefeuille de projets éducatifs. Ces sont donc, au total, une centaine de classes que nous équipons de matériel pédagogique, ludique ou hygiénique.

Le retour des enseignantes sur le matériel utilisé est primordial.

A chaque rentrée, nous ajustons et remplaçons le matériel détérioré et inutilisable, et renouvelons les kits d’hygiène personnel des enfants. Les enseignantes informent les coordinateurs du projet de leurs observations sur le matériel utilisé pendant l’année scolaire. Ainsi certains jeux, jouets, articles de papèterie d’importation sont parfois loin de correspondre aux normes de qualité attendues : une colle ou des stylos qui sèchent trop vite, des crayons friables, de la pâte à modeler solide, des jouets qui ne survivent pas à quelques jours d’utilisation sont autant de remarques qui nous mettent la puce à l’oreille. 

Le retour des enseignantes sur l’inadéquation de la taille des brosses à dents faisant remarquer qu’elles sont faites pour « des mâchoires d’éléphant » a aussi fortement remis en question notre façon de faire les achats, ne nous contentant plus de suivre aveuglément des listes de matériel édictées par des consortiums impliqués dans la dissémination de programmes éducatifs.

Des tests d’achat dignes des plus grandes organisations de consommateurs

La marque de fabrique de Nai Qala est de mettre en avant des programmes éducatifs de qualité avec des solutions locales à bas coûts, qu’il n’est donc pas forcément réaliste d’associer avec des produits de marques internationales réputées. Afin de s’assurer un matériel adapté, avec un rapport qualité prix optimal, Nai Qala a mis en place un système de test de matériel complétant sa politique en matière d’achats qui requiert de comparer les offres de prix d’au moins trois fournisseur. Ce printemps, en prévision de la rentrée des classes, l’équipe du bureau de Nai Qala a testé en bonne et due forme des dizaines de stylos, crayons, gommes, colles et autres articles ; leur faisant subir des tests de durée et de gravité, contrôlant le contenu des réservoirs : combien d’heures d’écriture pour un stylo ? A combien de chocs, un crayon peut-il survivre ? Le pot de colle est-il rempli jusqu’en haut ? Chaque modèle a été évalué selon des critères objectifs et seuls les meilleurs ont été retenus.

En ce qui concerne la taille des brosses à dents, le responsable des achats a été de chargé de l’étude du marché et de faire tester aux collègues des modèles adaptés. Après plusieurs jours de test, le modèle qui fera son apparition dans les classes a été sélectionné : une brosse à dent toute simple et solide qui permettra d’atteindre les moindres recoins de la bouche d’un enfant de 6 ans.

Presque tout est disponible sur les marchés de la capitale de l’Afghanistan, mais pas toujours aux normes de qualité internationale : un consommateur averti en vaut deux. Les jeunes bénéficiaires des programmes éducatifs de Nai Qala pourront compter sur du matériel adapté à leur utilisation.

Promouvoir les droits de l’enfant – Projet de quiz scolaire de Bamyan

Nai Qala a eu le grand honneur de s’associer à l’Unicef à Bamyan pour commémorer le 30ème anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Nai Qala est fermement convaincue que chaque enfant a des droits fondamentaux. Au cours de la dernière décennie, nous avons apporté un soutien spécifique aux enfants par le biais de nos projets éducatifs : construction d’écoles, création de centres préscolaires, préparation des élèves à l’université, tutorat et programmes de formation des enseignants. Nai Qala reconnaît que les enfants seront les futurs acteurs du changement et dans cet esprit, il est de la plus haute importance que leurs droits soient reconnus.

Mettre le droit des enfants au premier plan dans la province de Bamyan

Ce fut une grande fierté pour Nai Qala de travailler avec l’Unicef sur un projet visant à mettre les droits de l’enfant au premier plan dans la province de Bamyan et à faire progresser leur diffusion. 

Une équipe de responsables du projet de Nai Qala était chargée d’expliquer le droit des enfants à l’école aux élèves de la septième à la neuvième année, de distribuer des brochures et d’organiser des questionnaires dans les écoles. Le programme a été mis en œuvre avec succès dans 8 districts, couvrant 25 écoles publiques et 6 centres d’apprentissage accéléré pour les enfants âgés de 13 à 15 ans. Une brochure d’information expliquant les droits de l’enfant a été distribuée à 2’500 enfants qui en étaient les bénéficiaires directs. De plus, chacun des 2’500 livrets a été rapporté chez lui par les étudiants à leurs familles, élargissant ainsi le cercle des bénéficiaires indirects.

Lors de l’assemblée matinale de chaque école, on a demandé aux élèves de la 7e à la 9e année de lire le fascicule à haute voix devant tous leurs camarades, du primaire au secondaire. Le message de la Convention relative aux droits de l’enfant a ainsi pu atteindre le plus large public possible. Pour 25 écoles, on estime à 12 500 le nombre total d’élèves qui ont appris l’existence de la convention. Au total, plus de 25’000 personnes ont été sensibilisées directement ou indirectement aux droits de l’enfant.

Un quiz spécialement développé sur ce sujet a ensuite été organisé dans chaque école pour les enfants âgés de 13 à 15 ans. Le gagnant du concours scolaire local a eu la chance de passer à l’étape suivante et de participer à un concours au niveau du district, la clé d’entrée pour la grande finale dans la ville de Bamyan. L’équipe de Nai Qala a été très touchée de voir le grand enthousiasme de tous les enfants qui ont travaillé sans relâche pour remporter la compétition.

Des conditions difficiles mais une forte motivation

L’équipe de projet de Nai Qala s’est déplacée dans les régions les plus isolées de la province, sous la pluie et la neige. Parfois, les chargés de projet devaient se déplacer à pied car les routes étaient boueuses ou verglacées et il était tout simplement impossible de voyager en voiture, mais l’équipe persévérait et restait déterminée. Il aurait pu y avoir des dizaines de raisons pour ne pas mettre en œuvre ce projet dans des zones difficiles…. 

Le but du projet était certainement la meilleure motivation pour un tel engagement de l’équipe. Les agents de terrain ont accepté et surmonté ces difficultés et ont relevé le défi parce qu’ils étaient convaincus des avantages de sensibiliser davantage les jeunes au droit des enfants.

S’appuyer sur le savoir-faire de Nai Qala pour promouvoir les droits de l’enfant

Au cours de toutes ces années, l’Association Nai Qala a créé un réseau solide dans les communautés avec une bonne réputation et a réussi à gagner leur confiance. Notre succès dans ce projet est d’autant plus admirable que nous devons souligner que nous l’avons présenté à des communautés traditionnelles qui étaient généralement moins réceptives aux nouvelles idées. Il a fallu la diplomatie et la patience de notre équipe pour les guider.

Les membres de l’équipe du projet ont pris le temps de discuter dans le respect des communautés locales et ont réussi à encourager les enfants à prendre part à la compétition. D’ailleurs, les enfants de ces communautés isolées ont été parmi les gagnants du concours dans le district et leurs fiers parents les ont accompagnés à Bamyan.

Une grande finale

Nai Qala est très fier d’avoir mis en œuvre avec succès le projet de l’Unicef et a été particulièrement heureux d’honorer ce programme à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Enfance, à Bamyan, où se sont tenues les finales du quiz des droits des enfants et dont les gagnants ont été, 3 filles et 3 garçons. La cérémonie a été un événement très médiatisé auquel ont participé de nombreux représentants officiels respectés de l’Unicef et des autorités locales, mais surtout plus de 400 enfants, parents, enseignants et directeurs d’écoles de toutes les régions de la province. Ce fut un honneur de les accueillir tous à un si bel événement et c’est particulièrement louable pour ceux qui sont venus des régions les plus reculées, malgré la pluie et la neige sur des routes qui étaient déjà difficiles à emprunter faute d’infrastructures adéquates. Beaucoup d’entre eux ont parcouru de telles distances et ont quitté leur village pour la toute première fois.

Nous avons été particulièrement touchés de voir les parents encourager leurs enfants et les enseignants encourager leurs élèves non seulement pendant les finales mais pendant toute la durée du projet. 

Nous tenons à remercier l’Unicef pour son partenariat avec l’Association Nai Qala et pour la confiance qu’elle nous a accordée.

Une expérience d’enseignants itinérants

Behnam, Imani et Adeeb discourent de leur expérience de trois ans sur le terrain, comme enseignants itinérants dans les écoles de Nai Qala

“Nous sommes trois enseignants qui avons tous collaboré avec l’association Nai Qala (NQA) pendant 3 ans. Nous avons voyagé et aidé des centaines de filles pendant ces trois années. Nous nous sommes rendus dans 6 écoles différentes et des élèves sont venus de plus de 50 villages pour assister à nos cours. 

Le but de notre intervention était d’aider les filles à entrer à l’université ou dans l’enseignement supérieur. Aujourd’hui encore, en Afghanistan, la qualité de l’éducation est insuffisante et représente un défi. C’est encore plus difficile dans les régions rurales et pour les étudiants de ces régions. De plus, pour les filles, c’est un défi encore plus grand. Nous sommes très fiers d’aider ces filles et de leur donner de l’espoir.

Nous étions mandatés par NQA, mais une fois que nous étions arrivés dans ces régions éloignées sans connexion téléphonique, nous n’avions pas besoin d’être supervisés par un de ses responsables. Nous avons fait notre travail avec engagement. Pour nous, la motivation a résulté du leadership de NQA. Nous avons travaillé dans des conditions très difficiles dans ces régions très éloignées. 

Nous avons non seulement enseigné aux élèves, mais nous avons aussi collaboré socialement avec les parents et les aînés. Nous avons abordé la valeur de l’éducation et son importance. Nous avons pris notre temps parce que ces régions sont encore très sous-développées et que personne n’avait jamais abordé ce genre de discussion. Les communautés ont également pris ces messages très au sérieux, car notre contribution était très concrète et visible. Nous avons parlé positivement de leurs propres capacités et de la façon dont ils doivent se faire confiance.

Dans certains cas, lorsque nous avons identifié des filles qui avaient de plus grandes difficultés avec leurs études ou qui n’assistaient même pas à nos cours, nous avons pris le temps de marcher pendant des heures pour rencontrer les parents et leur expliquer pourquoi leur fille avait de telles difficultés ou les encourager à autoriser leurs filles à venir à l’école. Que quelqu’un se donne la peine de penser à leurs enfants a été très apprécié. Mais pour nous, c’était un devoir naturel pour notre pays et une contribution minimale.

Nous avons instauré une atmosphère tellement positive que les élèves ont commencé à être rarement absents ou même à ne plus l’être du tout. Les enfants sont devenus très motivés pour aller à l’école.

Un autre point très important de souligner est notre contribution à l’économie locale de ces régions éloignées. Les communautés avaient l’habitude d’envoyer leurs enfants dans les villes pour qu’ils reçoivent un soutien scolaire supplémentaire dans leurs cursus. Ce programme était important non seulement pour les élèves, mais surtout pour leurs parents, car ils pouvaient économiser de l’argent en ne les envoyant pas en ville. Notre programme était de la même qualité que celui des villes. De plus, les élèves ont obtenu de meilleures notes en classe. 

Ces trois années nous ont permis d’apprendre à être rigoureux et à prendre des responsabilités. Cette mission a été le plus grand apprentissage de notre vie. Nous apprenons davantage lorsque nous sommes mis au défi. Notre mission a été extrêmement difficile, et c’était important. Parfois, il nous fallait nous laver le visage tôt le matin, à des températures de moins de 30 degrés. Nous devions briser la glace pour trouver l’eau. C’est à ce moment-là que nous avons craint de ne plus pouvoir continuer. Puis on voyait les filles arriver après une heure de marche par un temps aussi froid, avec leurs écharpes gelées autour du cou. C’est cela qui nous a convaincu de rester et d’aider ces filles… c’est la raison de notre motivation ! 

Enfin, nous avons découvert une autre province, encore plus isolée que la nôtre. Nous avons aussi réalisé qu’une autre province peut être belle avec sa culture et ses traditions, qu’elle peut vivre avec dignité et fierté malgré l’extrême pauvreté.

Nous resterons toujours fidèles à NQA et à sa vision pour l’Afghanistan, à sa foi profonde dans le changement et l’espoir pour les filles de ces régions isolées…. “

Avec tout notre respect,

Behnam, Emani et Adeeb

Note de la rédaction:  Après trois années passées au service de l’Association Nai Qala, Behnam, Emani et Adeeb ont choisi de retourner à une vie plus sédentaire. Ils ont obtenu des postes d’enseignants d’état dans leur région d’origine.

Une organisation soutenue par un réseau de bénévoles

En dépit d’une équipe efficace en Afghanistan, l’association Nai Qala ne pourrait fonctionner sans un réseau de volontaires motivés.

Depuis 2007, l’Association Nai Qala (NQA) a construit des écoles et un centre de santé pour desservir les communautés les plus défavorisées dans les régions montagneuses reculées de l’Afghanistan. Nai Qala a changé la vie de milliers de personnes, des filles et des garçons qui ont finalement accès à l’éducation formelle et des familles qui sont parvenues à améliorer leur état de santé et leur situation économique. 

Pendant la même période, Nai Qala a également considérablement accru sa capacité opérationnelle en Afghanistan, en créant et en renforçant une équipe efficace à Kaboul, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Cependant, rien n’est acquis ; aucune des réalisations de Nai Qala ne serait possible sans le dévouement et le travail acharné des membres du conseil et des bénévoles de Nai Qala en Suisse et en Afghanistan.

Des bénévoles en Suisse et en Afghanistan

En Suisse, l’organisation est dirigée par un comité de bénévoles spécialisés dans des domaines aussi variés que l’humanitaire, la santé ou l’éducation. Nai Qala y est également soutenue par un vaste réseau de bénévoles qui apportent leur contribution sous différentes formes. Certains ont des réseaux dans les communautés locales et aident à organiser des événements de collecte de fonds, d’autres à rédiger et à communiquer, d’autres à traduire, d’autres encore à s’occuper de questions juridiques ou à gérer le site Web et la présence sur les médias sociaux.  

Au tout début de l’activité de Nai Qala, l’hébergement et le transport de la Présidente en Afghanistan étaient entièrement assurés par des bénévoles locaux. Nai Qala peut encore compter sur plusieurs volontaires à Kaboul aujourd’hui, que ce soit pour des traductions, des voyages ou, comme on l’a vu récemment, pour accueillir les invités lors de l’inauguration de l’exposition de photos à l’Université de Kaboul. Cet engagement local montre également que les Afghans sont très engagés et déterminés à participer à la création de leur propre avenir.

Tous les bénévoles et les membres du comité croient fermement en un changement profond dans les régions rurales de l’Afghanistan. Ils donnent de leur temps pendant ou après leur travail, le soir, le week-end ou pendant les vacances. Ils s’engagent pour aider à collecter des fonds et n’hésitent pas à couper les oignons ou les tomates pour préparer un repas de soutien. La façon dont ils contribuent est un exemple inspirant de la philosophie du bénévolat. Certains d’entre eux sont presque des « volontaires professionnels » et chacun d’eux est un symbole de solidarité entre les communautés en Suisse et en Afghanistan. 

Le bénévolat est utilisé comme message de motivation auprès du personnel de Nai Qala en Afghanistan – ainsi qu’auprès des communautés que Nai Qala aide, des entreprises de construction avec lesquelles Nai Qala travaille, et des partenaires gouvernementaux: « Nous, les Afghans, ne devons rien considérer comme acquis. Nous devons faire preuve de responsabilité pour le soutien que nous recevons grâce aux efforts de bénévoles qui œuvrent avec ardeur et grand cœur, et qui font tant pour nous« , rappelle régulièrement Mme Rahim, présidente du Nai Qala. L’ Association Nai Qala et ses bénéficiaires sont très reconnaissants à toutes les personnes qui consacrent leur temps, leurs compétences et leur passion à faire de l’Afghanistan rural isolé un meilleur endroit. 

L’origine de Nai Qala, son nom et la vision qui l’anime

La présidente de Nai Qala, Taiba Rahim, évoque les origines du nom de l’organisation.

« Aujourd’hui, j’aimerais partager comment l’Association Nai Qala a vu le jour. Tout d’abord, que signifie Nai Qala ? 

Nai (ني) désigne la plante du bambou. Mais Nai signifie aussi flûte (l’instrument de musique). Qala signifie une ville fortifiée. Nai Qala est donc la « ville du bambou ». Les gens racontent qu’il y avait autrefois beaucoup de bambous dans cette vallée, mais il n’y en a plus aujourd’hui.

Cependant, il y a également une autre histoire sur l’origine de Nai Qala. Nai Qala est situé dans le district de Qara Bagh, dans la province de Ghazni ( au centre sud de l’Afghanistan). La dynastie Ghaznavid régna sur Ghazni de 998 à 1030 – faisant partie d’un empire qui s’étendait en Inde.  

La légende raconte qu’il y avait une prison dans la région de Nai Qala. Les voyageurs qui passaient dans cette région ont rapporté avoir entendu le son des flûtes artisanales – jouées par les prisonniers pendant les longues journées. Ainsi le nom de Nai Qala pourrait être lié à la « ville du bambou » ou à la « ville des flûtes ».

Mon père est né et a grandi dans la vallée de Nai Qala. Malgré sa riche histoire, la région est restée oubliée pendant des siècles. Quand mon père était enfant, Nai Qala n’avait ni école, ni clinique, ni route et absolument aucune infrastructure. C’était un berger humble et modeste, mais avec une grande vision. Je suis l’un de ses neuf enfants. Il était convaincu que seule l’éducation nous permettrait de nous sortir de la pauvreté et de l’isolement. 

Il a pris une décision à la fois courageuse et inhabituelle pour quelqu’un de cette région. Il a quitté Nai Qala et s’est installé dans une ville où il était possible pour ses enfants d’aller à l’école. Nous tous, les enfants, avons reçu une éducation décente. J’en suis très reconnaissante et aujourd’hui, je tiens à honorer mon père et à poursuivre sa vision. 

En 2007, j’ai créé une association dans le but de construire des écoles pour les milliers de filles et de garçons de ces régions reculées. J’ai nommé cette association Nai Qala parce que :

– Cette région rappelle certaines des grandes périodes de l’histoire afghane – Ghazni était une ville clé dans les empires de Cyrus de Perse et d’Alexandre le Grand, c’était un important centre commercial le long de la Route de la soie de la Chine vers l’Ouest ainsi que pendant la période Ghaznavid il y a mille ans. Même si notre pays traverse aujourd’hui une période de guerre difficile, nous, les Afghans, devons nous rappeler notre histoire pour nous aider à rétablir notre identité et à développer un sentiment de fierté à notre égard….

– Je souhaite rendre hommage au village qui était la maison de mon père et de ma mère qui se sont si courageusement éloignés du seul monde qu’ils connaissaient pour donner à leurs enfants un avenir meilleur. Cela a dû être un choix difficile….

– Je veux aussi me rappeler chaque jour qui je suis. Peu importe ce que je fais, où que j’aille, où que je réussisse ou que j’échoue, cela me rappelle constamment mon passé – un village désespérément pauvre où les enfants n’avaient rien à rêver ou à espérer. 

Aujourd’hui, NQA a étendu ses activités dans de nombreuses autres régions rurales, mais je resterai toujours attachée à ce village, et à d’autres comme lui. Je reste engagée envers mon pays qui, je crois, a besoin de ma contribution si nous entendons donner un espoir pour l’avenir aux enfants de l’Afghanistan. »

Taiba Rahim
Présidente
Association Nai Qala


Formuler des politiques pour appuyer une organisation forte

L’équipe de Kaboul a élaboré et peaufiné une douzaine de politiques au cours des derniers mois.

Les politiques sont généralement des principes, des règles et des lignes directrices qu’une organisation formule et/ou adopte pour atteindre ses objectifs à long terme. Les politiques, ainsi que leurs procédures inhérentes, sont conçues pour influencer et déterminer toutes les décisions et les actions importantes, ainsi que toutes les activités qui se déroulent dans le cadre des limites qu’elles établissent. 

Une politique comme guide d’action 

Les politiques décrivent généralement les règles, elles fournissent des principes qui guident les actions, définissent les rôles et les responsabilités, reflètent les valeurs et les croyances et énoncent l’intention d’une organisation de faire quelque chose. Au cours des derniers mois, les employés de Nai Qala ont travaillé sur une douzaine de politiques qui les soutiendront dans leur vie professionnelle quotidienne et qui guideront leurs actions dans la voie du développement d’une organisation durable. 

Les politiques de Nai Qala couvrent divers domaines tels que le harcèlement, l’image éthique, la collecte de fonds, le genre, la confidentialité, les achats, les ressources humaines, la finance, les médias sociaux, les conflits d’intérêts, la communication, etc. 

Travailler à l’élaboration de telles politiques a permis aux employés de se les approprier pleinement et de renforcer leur esprit d’équipe. Surtout, ces nouvelles politiques rendront l’administration plus facile et plus claire et permettront aux employés de Nai Qala de poursuivre les activités centrales de l’organisation de façon plus efficace et efficiente.

Vernissage de l’exposition de photo de Nai Qala

C’est dans une salle de l’ACKU pleine à craquer que s’est déroulée la cérémonie d’ouverture de l’exposition de photo de Nai Qala.

Le 14 novembre, plus de 300 personnes se sont rassemblées dans une salle comble du Centre afghan de l’Université de Kaboul (ACKU) pour assister à la cérémonie d’ouverture de l’exposition de photos sur le pouvoir de l’éducation dans les régions rurales isolées d’Afghanistan. Le directeur de l’ACKU, M. Abdul Wahid Wafa, Mme Fiona Gall d’ACBAR et Taiba Rahim, présidente de l’Association Nai Qala ont prononcé des discours sur l’importance de l’éducation tandis que Haris Coussidis, photographe et auteur des plus de 50 photos affichées sur les murs du Centre, a partagé sa vision du projet moyennant un message enregistré. M. Wafa a résumé l’esprit de l’événement en déclarant que  « l’exposition traite de l’espoir de la nouvelle génération d’Afghanistan et de la vie simple des habitants des régions centrales du pays avec une perspective très positive pour le futur des enfants« .

Un discours inspirant et pourvoyeur d’espoir

Dans la salle de l’ACKU, on pouvait voir plusieurs jeunes femmes portant un foulard rouge, anciennes élèves de l’école Nai Qala qui, ce jour-là, jouaient fièrement le rôle d’hôtesses. Shegufa, qui avait été élève dans le village de Nai Qala et qui étudiait en plein air jusqu’à ce qu’une école y soit construite, a revêtu le rôle de modératrice et incarné le message de l’Association, qui est l’espoir et la responsabilisation des filles. Shegufa, pour sa part, a témoigné de l’exemple inspirant donné par la présidente de Nai Qala qui « montre par ses actions que les femmes peuvent être égales aux hommes dans la communauté« . Shegufa, a souligné que « la présidente a ému l’auditoire et donné de l’espoir du fait que les activités dans ces régions éloignées sont sans précédent« .

Le discours de la présidente de Nai Qala a marqué de son empreinte de nombreux participants qui ont assisté à la cérémonie, comme Nadia :  » Mme Rahim est vraiment une inspiration pour tous les jeunes Afghans. Son discours a mis l’accent sur la responsabilisation, l’unité, l’espoir et l’engagement, la solidarité pour réussir, et ne jamais perdre espoir et toujours être optimiste quant à l’avenir. Poursuivre sa vision est une façon de renforcer et de respecter les droits humains fondamentaux dans notre pays et de donner une image différente de l’Afghanistan. Je suis heureuse d’avoir été l’une des participantes au vernissage de cette exposition enrichissante et vraiment stimulante. » Un jeune homme qui s’est exprimé devant le public a déclaré avec émotion : « J‘ai perdu mon père l’année dernière, je pensais que le monde était fini… aujourd’hui, je sens que c’est un nouveau jour avec une lueur d’espoir« .

La majorité de l’auditoire était composée de jeunes universitaires qui sont partis de la cérémonie inspirés par les discussions et motivés par un espoir renouvelé pour leur pays.

L’exposition « Espoir, dignité et engagement : Le pouvoir de l’éducation », 52 photos de Haris Coussidis pour l’association Nai Qala sur le rôle de la reconstruction et de l’éducation dans des districts reculés de la province de Bamyan, est à voir à l’ACKU, à Kaboul, jusqu’au 31 décembre.

Expo photo à Kaboul

Nai Qala s’expose à Kaboul du 14 au 30 novembre 2018.

L’Association Nai Qala est fière et reconnaissante de pouvoir présenter une exposition de photographies en partenariat avec le Centre Afghanistan de l’Université de Kaboul (ACKU), à Kaboul, la capitale de l’Afghanistan. A travers cet événement, Nai Qala présentera le travail de l’association dans les zones rurales d’Afghanistan et aura notamment l’occasion de sensibiliser la capitale aux défis et aux espoirs des communautés rurales.

Cliquer ici pour voir le programme complet

Expo photo

Donner une image positive de l’Afghanistan et des changements qui y ont lieu au travers d’ une exposition de photos

Depuis 2007, l’Association Nai Qala a contribué, par l’éducation, à créer de l’espoir et des opportunités dans une des régions les plus isolées de l’Afghanistan. Malgré l’extrême pauvreté et l’éloignement de ces communautés, ce n’est pas le désespoir et la détresse que nous avons trouvés sur le terrain, mais la dignité et la détermination.

En 2017, pour son 10e anniversaire, Nai Qala a engagé une photographe professionnelle, Haris Coussidis, qui s’est rendue en Afghanistan, en compagnie de Taiba Rahim, pour prendre des photos du travail de l’association, de documenter les projets et leur impact sur les communautés. Ce reportage en image fait partie d’une campagne de visibilité pour montrer au monde que les Afghans prennent des engagements forts en matière d’éducation, en particulier pour leurs filles.

La présidente de l’association a présenté ce travail à la Ville et au Canton de Genève, qui ont décidé de soutenir l’association pour l’exposition qui a  eu lieu à La Rotonde du Mont Blanc, du 5 au 25 mars 2018. Cette expo intitulée Education pour les Filles en Afghanistan, a  eu lieu pendant la semaine de l’égalité et du Conseil des droits de l’homme. Un beau symbole pour notre travail qui vise à donner une image positive de l’Afghanistan et des changements qui y ont lieu.

Avec ces photographies, nous avons voulu montrer un visage différent de l’Afghanistan, une image positive d’hommes, de femmes et d’enfants afghans semblables à n’importe qui d’autre sur la planète – l’image d’un peuple avec de l’espoir, des aspirations, des émotions et en quête d’opportunités. Nous avons voulu partager le courage des parents de ces régions rurales qui, en dépit de la pauvreté, encouragent leurs filles à aller à l’école pour un meilleur avenir.

Sous les auspices d’une météo plutôt capricieuse, Nai Qala s’est donc présentée en images, sur les quais de Genève. L’exposition a été lancée par une conférence de presse, ouverte par un débat et couverte par des médias suisses et étrangers, une belle occasion de montrer aux Genevois, aux Suisses et au monde un visage positif et optimiste de l’Afghanistan.

Pour un un petit aperçu des photos présentées à Genève et le texte d’accompagnement, c’est par  ici.

Accès au diaporama de l’exposition : cliquer ici